I e chapitre (1940) Lycée Rollin
Objet de la philosophie
1 . Difficulté de définir l’objet de la Philosophie.
Surtout lorsqu’on s’adresse à des commençants. Cette difficulté n’existe pas dans les autres sciences, lorsqu’on se place à un niveau élémentaire – parce que les sciences que l’on enseigne ont atteint un certain degré d’achèvement. Au contraire, la Philosophie se fait sans cesse. Elle chemine vers sa propre définition. C’est donc seulement lorsqu’on est suffisamment avancé qu’on pourra en acquérir un concept satisfaisant. Ce qu’il s’agit de faire, dans une première leçon, c’est de mettre en lumière un état d’esprit – une attitude en face des choses de l’existence
2 . L’attitude naturelle de
L’homme a conscience des choses en vivant parmi elles. Il les désire, il les fuit – les voit, se les rappelle, les pense. De plus il a conscience de lui-même devant ces choses. Son action, chaque jour, lui pose des problèmes dans lesquels il est amené à se représenter lui-même comme un moi en rapport avec une réalité autre, qui lui résiste de l’extérieur. L’homme se représente dans le monde comme une totalité jamais achevée de choses particulières, comme [0002] une histoire toujours commencée dans laquelle il vit et à laquelle il s’intéresse.
Mais l’homme, parce qu’il vit cette histoire en agissant sur le monde, éprouve spontanément la succession des temps, sans pouvoir, à cause de l’action quotidienne qui l’emporte, réfléchir sur ce temps. Il ne peut s’arrêter sans cesse d’agir. Or pour réfléchir il faut s'arrêter. Mais la vie naturelle est celle de l’action.
L’homme, dans sa vie naturelle, éprouve donc son histoire et celle du monde, comme un ordre d’événements imposés. Il croit alors, immédiatement et spontanément, à la réalité des objets qui se présentent à lui, dans cette histoire. Il croit spontanément à son existence humaine et à celle du monde qui le dépasse et auquel il rattache immédiatement l’origine des problèmes que lui pose sa vie. Dans cette croyance à lui-même et au monde, qu’il admet sans discussion, parce qu’il
immédiat de l’existence des choses. Elles sont pour lui telles qu’il croit qu’elles sont. Et il est tel qu’il se croit être.
3 . L’inquiétude naturelle
Cependant cette conscience paisible peut être brisée. L’homme qui est dans le monde, n’y est pas comme une chose parmi d’autre. Son action n’est pas mécanique. Sa vie n’est pas, à chaque instant, réglée par un passé qui s’impose comme un bloc serré. Agir c’est choisir. Or choisir c’est s’engager. Dès l’instant que l’homme s’engage, les choses du monde cessent pour lui d’avoir cette contexture molle et toujours consolante. Tout engagement concerne l’avenir. Et l’avenir, ouvert devant le choix, échappe à l’homme qui veut le remplir et le déterminer. Il est non réalisé – incertain devant la conscience présente. Le monde apparaît alors comme plein d’événements possibles, de réalités attendues, de projets. Il cesse d’être une réalité passivement éprouvée. Il devient une construction vivante, un ensemble de desseins sur une réalité à venir. Dès lors la conscience de l’homme ne peut plus trouver son repos dans l’adhésion présente au monde. La conscience est obligée de chercher, d’aller au-delà de ce qui lui est présenté – pour se forger un avenir.
De là dérive l’inquiétude. Elle naît de la simple existence naturelle, du fait même que cette existence [0004]est celle d’un homme qui vit.
Tout d’abord
De plus, le temps, que l’homme prête au monde, se détruit lui-même. Le présent ne peut être fixé. Mais comme ce qui détruit ce présent c’est un passé qui ne peut être recommencé, et un futur qui n’est jamais pleinement réalisé, on voit que
Par là on comprend que le sentiment de l’existence naturelle, en ce qu’il contient d’immédiat et de spontané, soit précisément fuyant et précaire. Fuyant parce que son caractère immédiat est celui d’un présent. Précaire, parce que ce présent est détruit par l’attente d’un futur vide qui le
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De là vient que, pour celui qui a vécu l’inquiétude d’exister, le monde soit plein de problèmes et de sources d’ignorance.
4 . Le monde et la conscience de l’homme comme source de problèmes
Le premier de ces problèmes concerne l’homme lui-même. Il éprouve, dans le monde, la conscience de son propre abandon. Le monde l’enserre de tout côtés. Il échappe, par le futur qui est en lui,
Le second problème concerne le monde lui-même. Le présent dans lequel les choses appartenant au monde se révèlent, dévoile l’incertitude d’exister. Ce qui est maintenant présent fait partie d’une foule de choses qui ne sont pas présentes. Ces
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choses sont cachées dans l’existence. Elles existent pourtant. L’homme est alors conduit à se demander comment elles peuvent exister tout en étant éloignées de lui et cachées. De plus la croyance pure et simple à la réalité des objets présents peut se détruire parfois. L’homme sait qu’il rêve – qu’il imagine, qu’il n’atteint pas toujours ce qu’il vise – en un mot,
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Cependant dès que l’homme croit atteindre un savoir, il se juge délivré de l’inquiétude. Dans le sens le plus général de ce terme, on peut appeler savoir un mode de conscience dans lequel l’homme saisit, entre lui-même et les choses, un ensemble de rapports par l’intermédiaire desquelles lui-même arrive à prendre conscience de sa fonction propre, qui est de connaître les objets. Dans l’expérience du savoir l’homme se saisit
En un certain sens on peut dire que la connaissance sensible que nous avons des choses , constitue la forme la plus primitive du savoir. Que la conscience que j’ai du monde apparaisse en effet comme spécifiée ici et maintenant, c’est là une croyance irréductible. Et dans cette croyance, moi-même j’apparais comme le médiateur à l’égard
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de qui se déterminent l’ici et le maintenant. C’est pour moi qui agis, que le maintenant se remplit de la vie du temps et que là se diversifient des situations que j’acquiers dans l’expérience du monde parcouru. C’est au moment où le monde se dévoile pour moi que l’ici et le maintenant prennent un sens spécifié. Dans la
Cependant ce savoir sensible reste précaire. C’est que ce système de rapports est fuyant : jamais il ne s’achève et ne se fixe pour toujours. Le savoir sensible est la connaissance du « devenir » - du changement primitif de l’existence ( generis ) : ex. la représentation de la table, qui n’est jamais la même justement parce qu’elle est un savoir et que la fonction du moi médiateur, dans la connaissance sensible, est de changer sans cesse, en se remplissant sans cesse.
C’est pourquoi la connaissance sensible, bien qu’elle révèle à l’homme l’exigence première et comme la forme même du savoir, est incapable, à elle seule, de le faire échapper
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La forme sensible du savoir doit donc être dépassée. Et, dans ce dépassement, l’homme doit échapper au repos de l’attitude naturelle et à l’inquiétude d’exister dans le monde.
a) La religion et le savoir sur le monde « surnaturel » constituent une première forme de dépassement.
Certes la conscience religieuse manifeste, chez l’homme, des aspects bien divers. Et, au premier abord, il semble y avoir complète opposition entre la théologie spiritualiste de St Paul, et la mythologie du primitif Australien. Cependant, dans les formes les plus évoluées
Le plus important est le suivant : le savoir religieux dépasse l’existence e peuplant le monde d’êtres tout puissants que l’homme religieux saisit comme la raison et la source des apparences vécues : ex : le « Mana » des primitifs. Le « Dieu » des Hébreux. Par là on voit que le savoir religieux consiste à tisser un lien entre les divers aspects de l’existence. Mais l’efficacité de ce lien vient de ce qu’il
Cependant,
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Ainsi, l’homme, dans la conscience religieuse, dépasse sa tranquillité naturelle – et surmonte son inquiétude naturelle. Mais retrouve alors une autre inquiétude : une autre forme d’interrogation surgit
[0012]devant lui. Comment la conscience religieuse doit-elle se remplir elle-même, si elle ne peut se remplir du temps et des instants siens dans le monde ? Par là on voit comment,
b) Le savoir positif comme solution de l’inquiétude naturelle.
On peut appeler du nom de positif, ce savoir que révèle la science. Le propre du savoir positif est d’envelopper la croyance en un ordre constant des phénomènes. Il repose sur la représentation d’une certaine idée de l’univers, dans laquelle se réalise l’unité de toute la connaissance dont l’homme est capable. C’est à cette idée de l’univers que l’homme limite également sa connaissance : il ne cherche pas à connaître au-delà.
Les mathématiques, par exemple, constituent un savoir positif. Elles sont un objet de croyance universel et certain. Elles sont un domaine dans lequel l’homme éprouve l’efficacité d’un ensemble de procédés de connaissance : définitions – démons-
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Le savoir scientifique constitue donc un dépassement de l’inquiétude naturelle. Du monde de l’existence l’homme débouche dans un univers consistant et permanent. Il contemple un ensemble d’objets échappant à la succession précaire du temps. Il s’arrête à lui, se limite à lui et trouve en lui la mesure de sa puissance de connaître.
Cependant ce savoir, s’il reste purement positif (c’est-à-dire limité au domaine où l’homme en fait l’épreuve) ne se suffit pas.
En effet, comme nous l’avons dit plus haut, le propre du savoir est que la conscience humaine peut s’y rendre attentive à sa propre fonction et découvrir dans les objets sa propre valeur de médiatrice entre le moi et les choses. C’est dire que lorsque je pense
[0014]une vérité mathématique, par exemple, cette vérité ne sera véritablement un savoir, qu’à la condition que moi-même de l’intérieur, en me représentant le chemin par lequel j’ai pu la penser. Or cette démarche par laquelle ma conscience va prendre possession d’elle-même et saisir son objet mathématique à travers
Autrement dit le savoir scientifique ne saisit [0016]pas lui-même sa propre origine ni son propre sens: il se constitue cependant comme un univers ayant un sens et une origine. Il y a donc une autre démarche, une autre science que la science positive, qui le constitue vraiment, aux yeux de la conscience qui le pense, comme un savoir effectif et plein.
6). La conscience réfléchissante et l'acheminement vers le savoir philosophique.
Ainsi l'homme, parce qu'il est un être conscient, ne se contente pas du repos dans l'existence naturelle. Mais il veut échapper à l'inquiétude que suscite en lui la présence de l'expérience consciente. La religion n'efface pas toute inquiétude. Elle suscite une interrogation sur la nature du lien qui unit l'homme à Dieu. La science positive ne résout pas tout problème: elle ne comprend, d'elle même, ni sa propre origine ni sa propre constitution. Cependant l'homme, par la conscience qui est en lui, est le témoin de ce progrès et de ces insuffisances. Il éprouve en lui comme une histoire de son savoir, un cheminement dont la marche s'éclaire pour lui peu à peu. Il saisit l'existence dans le monde, par exemple, comme origine de la perception sensible; et la perception sensible comme origine de tout savoir sur le monde des objets. Dans le progrès vers la solution de ses insuffisances propres, l'homme n'oublie donc pas la présence de son
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La conscience subsiste donc devant elle même avec ses contenus dépassés et avec le savoir de ses dépassements.
[0018]Ne s'oubliant ni ne se supprimant, elle est à elle même son propre problème. Mais elle est
Par là l'homme prend conscience de l'enchaînement de ses démarches manquées, sans pouvoir revenir pleinement à son attitude première. Mais l'enchaînement de ses démarches subsiste en lui comme un savoir. L'homme peut donc revenir vers ce savoir, éclairer d'un regard second les démarches spontanées de sa conscience.
Or, dans ce regard second, la conscience de l'homme découvre
Elle y découvre une puissance indéfinie de mettre en question le contenu de ses croyances.
En effet au moment où, dans le savoir religieux par exemple, je dépasse l'inquiétude naturelle du savoir sensible, mais où j'éprouve à nouveau l'inquiétude spéculative qui est la marque d'une conscience religieuse, il m'est impossible, pour échapper à cette seconde inquiétude, de revenir purement et simplement au repos de l'existence sensible. Je ne peux effacer le caractère positif de mon expérience religieuse. Cependant le cheminement vers le savoir religieux subsiste en moi comme savoir de ma conscience sur elle même. Et, dans ce savoir, ma conscience peut revenir vers son savoir sensible immédiat. Mais elle n'y trouve plus alors son repos. Elle ne peut l'y trouver sans se nier elle-même. Elle ne peut donc revenir que vers l'aspect problématique de son savoir sensible immédiat. Elle ne vit plus, alors, dans ce retour, son savoir sensible comme
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On donne le nom de réflexion à cet acte par lequel la conscience expérimente son pouvoir de mettre en question son expérience immédiate. On voit que dans l'exercice de la réflexion la conscience s'arrête à elle même. Au lieu de vivre son expérience au niveau des objets immédiatement appréhendés, elle la saisit comme vide d'objets vécus. Elle pense le mouvement par qui son expérience se constitue comme savoir, plutôt qu'elle ne vit les actes par lesquels elle se remplit de contenus sans cesse imposés. C'est dire qu'à travers l'objet saisi, la conscience se rend attentive à son propre mouvement de recherche. Elle ne saisit pas l'objet à travers la croyance immédiate et vécue qui l'enveloppe. Mais, approchant cet objet en se posant hors de toute existence
Ainsi parce que la conscience peut se connaître elle même comme passé de ses propres dépassements et savoir sur ces dépassements, pour cela même elle est réflexion: i-e adhésion non plus à l'objet spontanément sien, mais adhésion à elle même comme fonction de
[0020]Dans la réflexion la conscience se libère donc du donné. Mais par là même elle trouve en elle même le remède à son inquiétude. Elle se découvre à elle même sa propre dialectique elle prend conscience de ses gestes, par quoi elle arrive en elle a reconnaître un donné. La croyance au donné apparaît alors comme la réponse à une attitude, comme l'exercice d'une fonction.
Or cette fonction non seulement la conscience peut l'atteindre, mais il est de son essence de l'atteindre et c'est au moment où elle l'a saisie qu'elle est véritablement conscience.
En effet au moment où la conscience refuse, dans l'exercice de la réflexion, d'adhérer purement et simplement au donné immédiatement vécu, son contenu n'est pas vide. Si ce contenu était vide, la conscience se nierait elle même dans cet acte. Elle ne pourrait même pas, alors, saisir comme problématique l'objet sensible immédiat, puisqu'elle n'aurait pas conscience de pouvoir le dépasser. Elle même ne se saisirait jamais:même pas comme conscience spontanée de son savoir vécu. Au moment de son refus la conscience est donc pleine. Mais elle n'est pas pleine de la vie ni de la présence de l'objet qu'elle refuse. Elle est bien plutôt pleine de la visée de son dépassement: elle est pleine de cette recherche qui institue par delà la seule présence.
Mais comment pourrait-elle se remplir alors si elle n'éprouvait pas, en même temps que le mouvement qui l'emporte au-delà de son objet immédiat, la présence de sa propre clarté XXX La conscience ne peut se remplir si un objet ne lui présente son contenu. Or, au moment où elle refuse un contenu présent,
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Si l'on appelle évident cet objet que la conscience vise et saisit au-delà de tous ses refus – et évidence cette présence immédiate qui révèle tout son contenu, on peut donc dire, que dans la réflexion, la conscience se révèle comme la fonction de l'évidence. Elle n'est pas l'évidence elle même, puisqu'elle subsiste, dans sa vie mondiale, avec l'histoire de ses expériences, et le souvenir de ses insuffisances. Mais elle est la visée de l'évidence, puisqu'elle s'apparaît comme objet immédiat et certain au moment où elle refuse – et que, pour elle, refuser, c'était vouloir dépasser. Refuser, c'était donc viser cette évidence qui était en elle. Le refus n'est pas un acte qui se suffise; il est un moment du chemin vers l'évidence. La conscience refuse: et elle est visée de l'évidence. La conscience s'affirme elle même à travers ce refus: et elle est l'atteinte de cette évidence visée. Et au moment où elle [0022]se connaît ainsi comme fonction d'évidence, c'est alors qu'elle est vraiment consciente, puisqu'elle connaît alors seulement sa clarté.
Dans ces conditions il y aura nécessairement un savoir dépassant tous les autres parce qu'il cherchera à surmonter tous les refus. À ce savoir on pourra donner le nom de philosophie.
En effet lorsque la conscience saisit sa propre clarté, elle saisit son existence immédiate. Par là elle saisit un mode de relation entre l'existence et le contenu révélé dans l'existence, par lequel l'existence perd sa structure problématique. Le contenu de l'existence ne sert plus à mettre en question l'existence elle même. Cependant rien dans la vie de la conscience ne s'oublie, et son progrès, c'est l'intégration de son savoir passé. En particulier cette présence non problématique, dans la mesure où elle se l'approprie, elle la pense comme relié à son savoir problématique. De plus, au moment où elle connaît, dans le refus, sa présence immédiate, elle ne perd pas sa fonction objective. Bien au contraire, elle l'affirme en se tournant vers elle même. Donc la conscience visera, au-delà de ce savoir immédiat une autre forme de savoir, par lequel elle ira jusqu'au bout de la fonction objective qu'elle saisit maintenant dans toute son exigence et dans toute sa pureté. Dans ce savoir elle espère qu'elle pourra comprendre ses objets de manière à pouvoir penser l'histoire de son propre devoir comme non problématique: et à pouvoir enchainer, lorsqu'elle pensera à
Nous appellerons donc philosophie cette forme de recherche, dans laquelle la conscience, allant jusqu'au bout de sa propre clarté, cherche sur elle même et ses objets un savoir premier et fondamental. Elle éclaire, en réfléchissant, son propre chemin. Elle s'efforce de comprendre sa propre origine en enchainant ses divers contenus. Ne s'attachant à aucune science en particulier, elle veut les surmonter toutes parce qu'elle se pose le problème de leur origine. Et elle ne peut pas ne pas le poser, sans peine d'être niée, s'il est vrai que le propre de la conscience est de cheminer en ne perdant pas le savoir de ses origines.
Le savoir philosophique est donc celui qui ne peut se constituer qu'en remontant sans cesse à son origine